Le principe du moindre privilège constitue une stratégie de cybersécurité en vertu de laquelle les utilisateurs n’ont accès qu’aux données et aux ressources dont ils ont besoin pour réaliser leur travail quotidien. Ce concept est également appelé principe du privilège minimal, principe du contrôle d’accès ou principe de la moindre autorité.
Lorsque votre organisation fonctionne selon le principe du moindre privilège, les utilisateurs ont le minimum de privilèges nécessaires pour accéder aux ressources telles que les réseaux, les systèmes et les applications. En établissant le principe du moindre privilège dans le contexte d’un modèle de sécurité Zero Trust, les organisations réduisent considérablement le risque de compromission, de violation et d’accès illicite aux données de grande valeur. Par exemple, les directeurs marketing de votre organisation ont-ils besoin d’avoir accès à votre environnement de développement logiciel ? De toute évidence, non. De même, vos développeurs logiciels ont-ils besoin d’accéder aux données de paie ? Non. En suivant le principe du moindre privilège, ces deux groupes d’utilisateurs ne disposeront que des autorisations nécessaires pour exécuter leurs fonctions professionnelles de base.
Notez que le principe du moindre privilège s’applique à tous les accès, qu’il s’agisse d’utilisateurs humains ou non humains (machines) tels que les appareils, robots et les applications logicielles. À l’ère actuelle d’explosion de la demande d’informations d’identification et de partage des données, les personnes mal intentionnées recherchent les faiblesses de votre réseau et de vos applications. La prolifération des identités est l’inconvénient de l’interopérabilité simplifiée offerte par l’adoption de ressources basées dans le Cloud. Cette interopérabilité est une autre raison pour mettre en œuvre le Zero Trust, de façon à ce qu’aucun utilisateur ne dispose d’autorisations superflues pour exécuter des tâches approuvées. Tout ce qui est accordé en plus élargit les failles de cybersécurité d’une organisation.
Comment mettre en application le principe du moindre privilège avec des utilisateurs humains et non humains sans mettre en péril la sécurité, la conformité et la productivité des utilisateurs ? Cela exige un système global capable de gérer et valider les privilèges en permanence.
Le principe du moindre privilège est une composante importante de la sécurité car le fait de limiter les autorisations des utilisateurs aux comptes et ressources nécessaires aide à réduire le risque de violation des données. Cette tactique de cyberdéfense supprime les vulnérabilités en gérant le provisioning des autorisations utilisateurs avec des outils, tels que Microsoft Active Directory, qui gèrent également les données d’utilisateurs à privilèges et les droits d’accès aux ressources numériques stratégiques. Associée à d’autres mesures telles que l’authentification unique sécurisée, l’authentification multifacteur, de solides pratiques de formation en cybersécurité et l’application d’une stratégie, le moindre privilège est une puissante protection contre les violations et autres activités des personnes mal intentionnées.
Par exemple, supposons que des pirates obtiennent les informations d’identification du compte d’un collaborateur ayant peu d’autorisations. Lorsqu’ils se connecteront en se faisant passer pour ce collaborateur, ils n’auront qu’un accès limité au système. Les dommages (le « rayon d’explosion ») sont ainsi limités. Toutefois, si ces pirates compromettent un compte d’administrateur ayant des droits d’accès à privilèges et un accès potentiellement illimité, les pirates causeront des dommages catastrophiques.
Voilà pourquoi le respect du principe du moindre privilège offre de multiples avantages et influence la sécurité des données de différentes façons notables. Notez que le moindre privilège, tout comme les stratégies Zero Trust, s’applique également aux utilisateurs administrateurs / à privilèges, et qu’il joue un rôle plus critique à cet échelon, étant donné les droits d’accès élevés.
De nombreuses organisations comme la vôtre s’étant lancées dans une transformation digitale, la surface d’attaque augmente en termes de taille et de vulnérabilité. En conséquence de l’adoption du Cloud, les organisations exploitent des environnements informatiques hybrides, avec des ressources numériques fonctionnant sur site et dans le Cloud, et des systèmes et processus de gestion des accès et des identités (IAM) différents pour les unes et pour les autres. Cela crée davantage d’opportunités pour que les personnes mal intentionnées trouvent une faiblesse à exploiter. Au-delà de la transition vers le Cloud, il existe d’autres éléments aggravants, notamment la généralisation du télétravail ou encore le recours de plus en plus courant à des sous-traitants et tiers pour gérer les fonctions stratégiques de l’entreprise. La surface d’attaque continue de s’étendre. Le moindre privilège maintient la surface d’attaque aussi petite que possible, en restreignant l’accès et les autorisations à ceux qui en ont besoin.
L’application du principe du moindre privilège aide à limiter l’impact des attaques de logiciels malveillants. Par exemple, si un collaborateur clique sur un lien dans un e-mail d’hameçonnage, l’attaque est limitée aux comptes et autorisations de ce collaborateur et ne progressera pas trop loin latéralement. Mais si ce collaborateur dispose de privilèges d’accès super administrateur ou root, l’attaque est susceptible de se propager dans l’ensemble du réseau. En accordant uniquement aux utilisateurs les autorisations dont ils ont besoin, votre organisation est mieux protégée contre les cyberattaques.
La pratique consistant à n’accorder aux utilisateurs que les autorisations dont ils ont besoin entraîne une amélioration de la productivité et une réduction des demandes de dépannage. Et, en limitant l’impact potentiel d’une violation, une approche du moindre privilège renforce la stabilité des systèmes de l’organisation en cas d’attaque.
Si votre organisation recueille, stocke et utilise des données sensibles, vous devez vous conformer aux réglementations telles que le RGPD, la loi HIPAA, la norme PCI DSS et la loi SOX pour garantir une gestion adéquate. Ces réglementations exigent que vous mettiez en application des stratégies d’accès du moindre privilège. La limitation des accès aux utilisateurs ayant des rôles spécifiques simplifie la conformité. Par ailleurs, il est plus facile de passer des audits quand le moindre privilège est mis en œuvre et que les pistes d’audit sont en place pour l’activité à privilèges.
De nombreuses organisations établissent des stratégies de moindre privilège dans le cadre du déploiement de modèle de cybersécurité Zero Trust. Voici les principales étapes du processus :
Pour vous assurer que les comptes disposent d’autorisations à moindre privilège, il est important de réaliser un audit et de connaître l’état actuel des accès de votre organisation. L’objectif est de vérifier que les collaborateurs, les utilisateurs tiers, les appareils, les applications et les processus robotiques ne disposent que des autorisations nécessaires pour exécuter leurs tâches, et uniquement sur les ressources du réseau prévues à cet effet.
Tous les privilèges des comptes doivent commencer aussi bas que possible. Lorsqu’un accès supplémentaire est nécessaire, ajoutez l’autorisation adéquate en fonction des besoins. Supprimez les autorisations de plus haut niveau des comptes qui n’en ont pas l’utilité. Avec le contrôle d’accès basé sur les rôles, l’entreprise pourra facilement définir des consignes pour les postes et les rôles, afin de créer des groupes pour accélérer le provisioning et mieux s’assurer que les utilisateurs ont les autorisations correctes pour une tâche ou responsabilité donnée.
Pour limiter l’accès en cas de violation, l’accès administrateur et l’accès standard doivent être séparés à tout moment, même pour un utilisateur qui dispose des deux. Pour une couche de sécurité supplémentaire au niveau administrateur, séparez les fonctions système de niveau élevé (à savoir lecture, écriture et exécution dans les bases de données et les applications) des fonctions de niveau inférieur. Faites la même chose pour les privilèges d’audit et de connexion. Cette séparation des tâches garantit qu’aucun utilisateur (humain ou machine) ne peut avoir d’accès illimité, le dommage potentiel étant limité par le moindre privilège lorsqu’un ensemble d’informations d’identification est compromis.
Restreignez l’accès aux privilèges maximaux et accordez temporairement des autorisations élevées en fonction des besoins. Lorsqu’un utilisateur nécessite temporairement un accès plus élevé ou supplémentaire à un environnement à privilèges, donnez accès via des informations d’identification à usage unique ou via des privilèges de session avec expiration programmée.
Réalisez le suivi des accès à vos ressources sensibles et surveillez-les, notamment pour les enregistrements des collaborateurs et les données clients. Cela permet de détecter l’activité inhabituelle et les anomalies, tout en garantissant l’imputabilité individuelle.
La réalisation régulière d’audits et de campagnes de recertification aide à maintenir les privilèges des utilisateurs aux niveaux adéquats. Les utilisateurs et les comptes peuvent accumuler dans le temps des privilèges élevés qui ne sont plus utilisés ou nécessaires. Un examen régulier permet de surveiller la prolifération des identités et la dérive des privilèges.
Trop d’accès. Lorsqu’un utilisateur, même un utilisateur à privilèges, a accès à chaque ressource dans un environnement, par exemple des applications et données à l’infrastructure dorsale, cet accès constitue une vulnérabilité majeure pour l’organisation. Les accès administrateurs et à privilèges sont les cibles de choix des pirates. Si des informations d’identification à privilèges sont compromises, les dommages potentiels d’une violation de données ou d’un logiciel malveillant sont catastrophiques pour une organisation. Les nouvelles réglementations impliquent des amendes élevées pour les entreprises en cas d’accès à des informations personnelles identifiables (PII). Par conséquent, un utilisateur dans une branche d’activité qui dispose de droits permanents d’accès à une base de données stratégique car il a besoin d’un accès trimestriel à ces informations viole le principe du moindre privilège. En bref, les utilisateurs doivent disposer des droits d’accès minimaux pour effectuer leur travail quotidien, au-delà desquels ils devront suivre un processus d’approbation, ou un protocole de session surveillée pour garantir l’imputabilité individuelle et pour protéger les données et l’organisation dans son ensemble. L’accès en flux tendu permet de rendre les niveaux d’autorisation plus fluides et dynamiques, de sorte que les privilèges ne soient attribués que lorsque cela s’avère nécessaire, puis soient retirés lorsqu’ils ne sont plus utilisés.
L’accumulation de droits lorsqu’un utilisateur change de poste ou de responsabilités au sein d’une organisation constitue une violation du moindre privilège. Avec chaque changement de poste, la conformité des autorisations d’un utilisateur doit être contrôlée, afin que tous les droits d’accès soient vérifiés, nécessaires et adéquats. Cela maintient les données propres et élève votre cybersécurité, protège contre les menaces internes et garantit l’application du moindre privilège.
La gestion des accès à privilèges (PAM, Privileged Access Management) est une bonne pratique de sécurité informatique qui protège les identités grâce à des autorisations administratives et des fonctionnalités allant au-delà des utilisateurs standard. Comme pour toutes les solutions de cybersécurité, la PAM fonctionne via une association de personnes, processus et technologies.
Les comptes à privilèges doivent être traités avec un soin particulier car ils comportent un risque accru s’ils sont compromis. Les utilisateurs à privilèges, ou utilisateurs administrateurs, disposent souvent d’accès élevés aux ressources et systèmes stratégiques tels que les données financières et clients, ainsi qu’aux outils opérationnels pour gérer les fonctions de base d’une organisation. Par exemple, si les informations d’identification d’un compte d’administrateur ou de service devaient tomber entre de mauvaises mains, les systèmes et les données confidentielles de l’organisation pourraient s’en trouver exfiltrés.
Les informations d’identification à privilèges et l’accès à celles-ci constituent la cible de prédilection des personnes mal intentionnées. Comme ces comptes possèdent les clés qui permettent de déverrouiller toutes les portes d’un environnement technologique, nous devons ajouter des couches de protection supplémentaires.